Accueil
Collection
Pastorales
Collection Contes et Fables
Blog
Contact
 
Contact
Les périodiques de mode jusqu'au début du XIXe siècle
Contact
Les périodiques de mode naissent véritablement au XVIIIe siècle sous la forme de cahiers, avec des articles, et dans lesquels sont incluses plusieurs gravures parfois décrites. Les almanachs de mode qui paraissent d'une façon régulière s'apparentent eux aussi à des revues de mode.


LA MODE DANS LE MERCURE GALANT. Mercure galant, Octobre 1678, Lyon, Thomas Amaulry, 1678. D’après Rayomnd Gaudriault (La Gravure de mode féminine en France, Paris, Les éditions de l’amateur, 1983), les deux estampes de mode présentent dans cet ouvrage font partie des « premières véritables gravures de mode françaises » (p.19). « A la demande de Donneau de Visé, directeur du Mercure Galant, il [le célèbre Bérain (1640-1711)] dessine pour la gazette les costumes que va graver le Pautre. » (p.18). Il s’en suit 10 planches (125x100 mm) donc 5 suivant les habits de saisons avec pour l’Hiver deux planches publiées dans le Mercure Galant d’Octobre 1678. La date de 1678 marquerait donc les premières gravures de mode présentées dans une publication périodique (p.34). Ici, la mode du temps est décrite des pages 237 à 253, avec deux gravures l’une avec un cavalier, et une autre avec une dame, tous deux en « Habit d’Hiver » avec l’inscription de l’année en toutes lettres. Comme souvent pour les gravures servant de référence, celles-ci ont été copiées par la suite, par exemple dans les Mémoires de la comtesse de Tournemir de la première année d'édition (1708) de David Mortier à Londres, et dont le frontispice représentant « la comtesse de Tournemir » est une copie de la Dame en « Habits d’Hiver ». Les deux estampes de mode du Mercure Galant d’octobre 1678 illustrent le texte qui comme d’habitude dans ce périodique est sous la forme d’une lettre adressée à une dame. On y parle de la mode qui sera dans le prochain hiver 1678. On en profite pour faire un peu de publicité pour des fabricants et marchands comme « Monsieur Gaultier de la Couronne Rue des Bourdonnois » ou « le Sieur Charlier » qui a « son Magazin à Paris Rue de la Coutellerie, au Cerceau d’or ». On décrit ensuite les gravures. Il s’agit là d’un document de premier ordre dans l’histoire des gravures et revues de mode. De plus, le Mercure galant (dont la première parution date de 1672) est le périodique des Modernes de la fin du XVIIe siècle (Charles Perrault, Fontenelle …). En 1724, il change son titre en Mercure de France jusqu’en 1825. Voilà ce que l’on peut lire dans http://revel.unice.fr : « Le Mercure galant fut « moderne » avec passion. Contre les « Anciens » […] « l’auteur du Mercure » alla sentir le vent de la modernité à Versailles dans l’entourage de Colbert où l’actif et fort politique Charles Perrault distribuait pensions et conseils avisés. De Visé publia un jeune Normand de talent, Fontenelle, de surcroît neveu des Corneille, les porte-drapeaux du bon théâtre contre l’auteur de Phèdre et ses trop galantes rapsodies. Plus tard, il imprima dans son journal les premiers contes de Perrault, et donna à Thomas Corneille une espèce de droit de succession à ce que l’auteur des Caractères appelait l’Hermès galant en le qualifiant d’« immédiatement au-dessous de rien ». Les anciennes gloires féminines de la préciosité ralliées au monarque triomphant, Mlle de Scudéry puis Mme et Mlle Deshoulières, annonçaient d’autres gloires féminines comme Mlle L’Héritier, nièce des Perrault ou Catherine Bernard, protégée de Fontenelle. Le Mercure accueillait volontiers leurs vers et se faisait une réputation d’ami des dames contre des Anciens, tout juste capables de vaticiner de vieilles rengaines et des « satires contre les femmes ». » L’ouvrage est dans sa reliure de l’époque cependant très usée avec des galeries superficielles. L’intérieur est en assez bon état. La plupart des pages sont jaunies. Il contient outre les gravures déjà mentionnées, le plan du pont de Strasbourg et de ses trois forts (une déchirure), une planche de médailles (une déchirure). Et deux airs avec leur partition. Il manque une autre partition et « L’Enigme en figure ».

La Feuille sans Titre, 1777
Cliquez sur la photographie pour des détails
LES RUBRIQUES 'MODES' DES PREMIERS PERIODIQUES EN 1777. numéro 317 du quotidien La Feuille sans Titre, du dimanche 24 décembre 1777. Ce journal qui paraît du 1er février au 31 décembre 1777 prend comme modèle le premier quotidien français : le Journal de Paris qui se poursuit à partir du 1er janvier 1777 jusqu'en 1840. La Feuille sans titre se différencie quelque peu notamment en proposant à partir de son numéro 100, toutes les semaines, une gravure de coiffure sur buste. Dimensions de la page : 21x17 cm. Le premier volume (sur deux) rassemblant ces parutions est visible sur : gallica.bnf.fr. Le numéro présenté ici expose dans sa rubrique 'Modes' une gravure et la description de la :
« Coiffure à la Sylphide.
On sait que les Sylphes & les Sylphides étaient, selon les Cabalistes, des esprits aériens qui se montraient quelquefois sous des formes humaines, mais toujours belles & élégantes, & c'est sans doute la raison pour laquelle on a donné à cette Coiffure le nom de Sylphide.
Le toupet & les faces se relèvent sur le coussinet comme dans les autres accommodages, en formant sur le sommet de la tête un demi-cercle parfait. De dessous le toupet ainsi ajouté, sort une masse de cheveux qui ont la même direction & qui paraissent en former un second, mais distingué, & séparé de l'autre. Cette masse de cheveux est ajustée en manière de toque, d'où sort du côté gauche une aigrette attachée par un petit flot de ruban, & du côté droit une cocarde. Cette toque formée de cheveux, comme nous l'avons dit, s'appuie sur le chignon retroussé négligemment, mais maintenu par le milieu d'un large ruban à la hauteur des oreilles. Au lieu de retrousser les extrémités des cheveux du chignon en dessous, on les laisse pendre négligemment pardessus, mais les pointes frisées en bequilles. Les faces ne consistent qu'en une grosse boucle, de chaque côté, qui prend de derrière l'oreille & va en remontant se terminer à la toque & au chignon pour remplir l'espace qui les divise. Sous cette boucle, les cheveux qui pourraient en former une seconde, pendent négligemment & sans apprêt jusques sur l'épaule ; & cet espèce de négligé, dans une Coiffure soignée, pour tout le reste, fait un contraste des plus agréables, & donne à la physionomie un certain air de négligence & de douceur qui ne peut manquer de plaire. Dans une partie de cette coiffure ; c'est la Dame la plus occupée de sa coiffure ; dans l'autre c'est celle qui, contente des dons de la nature, les laisse dans l'état qu'elle les lui a donnés, & n'en paraît pas moins belle.
C'est peut-être aussi pour cela qu'on a donné à cet accommodage le nom de Sylphide ; les esprits ne s'occupant guère des ornements des corps qu'ils empruntent ou que quelques sectes leur prêtent.
En jetant les yeux sur cette Coiffure, nous l'avons trouvée élégante & gracieuse ; & nous ne doutons pas, que venant de la source du goût en ces matières, les Dames ne nous sachent bon gré de la leur avoir procurée. »
Galerie des modes

GALERIE DES MODES. Gravure  provenant de Galerie des Modes de 1778. Légende : " Petite Maitresse en Robe à la Polonaise de toile peinte garnie de mousseline, lisant une lettre ". " Dessiné par Le Clerc ".  " Gravé par Dupin " [Nicolas Dupin le Jeune, 1753 - ?]. " A Paris chez Esnauts et Rapilly rue St. Jacques à la Ville de Coutances. A. P. D. R." [Avec privilège du Roi].  Tâches.


 Deux gravures provenant d'une revue de mode du dernier quart du XVIIIe siècle.
Revue du XVIIIe siècle

Gravure provenant d'une revue de mode du dernier quart du XVIIIe siècle. Dimensions : 17,7 x 22,2 cm.
Gravure d'une revue du XVIIIe siècle

Gravure provenant d'une revue de mode du dernier quart du XVIIIe siècle. Dimensions : 17,7 x 22,2 cm.
Estampe d'une revue du XVIIIe siècle

Estampe provenant d'une revue de mode du dernier quart du XVIIIe siècle. Dimensions : 19,7 x 31,7 cm.Gravure d'après Desraine, gravée sans doute par A. B. Duhamel (1736-après 1800) car une partie de la droite de la gravure a été enlevée ne laissant apparaître qu'un "Du".


MAGASIN DES MODES NOUVELLES FRANCAISES ET ANGLAISES. Cette gravure est la planche 2 du « 30e Cahier » de la « 2e Année » du Magasin des modes nouvelles françoise et angloises. Il s’agit d’une estampe originale, peinte à l’époque avec de particulièrement belles couleurs. Elle peut être datée précisément de 1786. Le dessinateur est Defraine et le graveur Duhamel (1736-après1800). Elle représente deux jeunes filles de profil avec leurs coiffures et habits. Créée tout d’abord sous le nom de Cabinet des Modes et éditée par le libraire Buisson, cette revue devient après une année le Magasin des modes nouvelles françaises et anglaises. 132 numéros sont parus entre le 17 novembre 1785 et le 21 décembre 1789. Le Cabinet des Modes, est la première revue de mode française à périodicité régulière. Le titre complet, retranscrit ci-après dans l’orthographe de l’époque, indique quels genres de textes et gravures on y trouve : « Cabinet des modes, ou les Modes nouvelles, décrites d’une manière claire & précise, & représentées par des planches en taille-douce enluminées. Ouvrage qui donne une connoissance exacte & prompte, tant des habillemens & parures nouvelles des personnes de l’un & de l’autre sexe, que des nouveaux meubles de toute espèce, des nouvelles décorations, embellissemens d’appartemens, nouvelles formes de voitures, bijoux, ouvrages d’orfèvrerie, & généralement de tout ce que la mode offre de singulier, d’agréable ou d’intéressant dans tous les genres. » Les estampes présentent donc des modèles en pied ou en buste, des meubles, des voitures … toutes sortes de choses à la mode. La gravure ici a une largeur de 10,5 cm et une hauteur de 19,4 cm et est présentée dans un sous-verre de 26 x 18 cm.



ALMANACH DE MODE - 1783. Souvenir à la Hollandoise, enrichi de nouvelles coëffures les plus galantes, où se trouve celle de l’Insurgente, faisant suite à Almanach de Toilette, et au Bijou dédié aux Dames de bon gout, qui se vend séparément avec tablettes économiques, perte et gain, Paris, Desnos, 1783. Ce titre est complété par : Les Fleurs de toutes saisons, Etrennes à la Mode, Petit nécessaire indispensable aux Dames qui ont le bon goût de la Toilette, Souvenir à l’Anglaise & Hollandaise. Avec Figures, Chansons, Perte & Gain. Il s’agit d’un in-18 (7 x 11 cm). Chaque coiffure est présentée par son nom, suivi d’une chanson, puis sur une autre page d’un commentaire sur son appellation et d’une gravure très fine et coloriée la présentant sur une femme de buste, dans un médaillon au dessous duquel est indiqué le nom : Bonnet à la candeur, Bonnet dans le Costume Asiatique dit au mystère, Baigneuse d’un nouveau goût, Le Parterre galant, Toque lisse avec trois boucles détachées, Coeffure en crochets avec une échelle de boucles, Bonnet au Levant, Pouf d’un nouveau goût, Coeffure en rouleaux avec une boucle, Toque à l’Espagnolette, Chapeau d’un nouveau goût, Chapeau tigré… Cela est suivi de pages servant « pour écrire à chaque jour de la Semaine, ses Pensées, rendez-vous, Souvenirs, Etc. » et d’autres « pour écrire dans les intervalles de chaque jour du mois la Recette & Dépense de la Maison, la Perte & Gain, & à la fin se trouve une Table de Récapitulation pour chaque mois, & autres feuillets blancs pour écrire ses affaires particulières, & ce que l’on désirera, avec le Stylet adapté au Livret, qui en fait la fermeture. » Les dernières pages contiennent le calendrier de l’année 1783. La couverture est de l’époque. Elle possède un emplacement en trois parties pour un stylet permettant de fermer le livre dont La reliure est dans son maroquin rouge d’origine, avec triple filet, dos orné, pièce de titre de maroquin vert et tranches dorée. Les nombreuses variétés de coiffures fournissent les sujets les plus récurrents des gravures de ces ouvrages dédiés à la Mode. C’est le cas dans cette composition de l’éditeur parisien Desnos qui publie dès 1777 divers almanachs contenant des gravures de Mode et des textes sur ce sujet comme : Almanach de la toilette et la coëffure des dames françaises et romaines présentant des coiffures en médaillons coloriées dans un in-24, dès 1781 le Bijou des Dames (in-18) et le Recueil général des costumes et des modes (in-18), en 1782 Les jolies Françaises, leurs coiffures et habillements (in-24). Tout cela est suivi en 1783 par l’almanach que nous présentons ici et qui, comme il est écrit dans le titre, vient compléter les deux premiers. Après lui, l’éditeur Desnos continue à en publier de nouveaux. Le genre dédié à la mode disparaît peu à peu à la Révolution.

LES ALMANACHS. Ces deux très petites gravures sont tirées d'un almanach. Au XVIIe siècle l'almanach est un placard (une grande feuille) illustrée qui s’affiche sur un mur. Au XVIIIe siècle, sous Louis XV, apparaissent les almanachs-livres : de petits ouvrages, souvent miniatures (de in-18 à in-64) aux thèmes très divers. Des marchands, des costumiers s’en servent comme d’un moyen pour faire de la réclame et en font éditer avec de jolies reliures et illustrés de gravures de mode.


ALMANAC DE GOETTINGUE POUR L'ANNEE 1788, chez J. C. Dieterich, contenant douze gravures : " Orné de taille-douces gravées par Chodowiecki, avec les modes les plus modernes des Dames et des Cavaliers gravées en taille-douce. " La reliure en tissu est sans doute un peu postérieure à l'édition qui est ici l'édition originale. Dimensions :


ALMANACH DE GOTHA. Délicieux petit almanach de 7x10,3 cm avec reliure carton et parchemin usée. Tranches dorées. Intérieur frais. Almanac de Gotha contenant diverses connaissances curieuses et utiles pour l’année 1789, Gotha chez C. G. Ettinger. Frontispice de coutume, page de titre suivie de quatre gravures de mode intitulées « Coiffures de Paris » (Coeffures de Paris) avec deux planches de modèles en bustes et deux planches de chapeaux : Chapeau à la Theodore ; Chapeau de velours noir ; Chapeau à la Provençale ; Chapeau/bonnet mis sur une baigneuse ; Pouf à la Tarare ; Coiffure simple ; Chapeau/bonnet à crénaux ; Bouffant et frisure en crochets ; Chapeau à la Théodore ; Chapeau avec aigrette esprit de plumes ; Autre Chapeau à la Tarare ; Bonnet à gueule de Loup ; Bonnet à grande gueule de Loup ; Chapeau à la Tarare ; Autre Chapeau bonnette ; Simple chapeau à la Tarare . Suit une « Explication des estampes tirées des anecdotes et traits caractéristiques de Frédéric le Grand roi de Prusse. » avec les gravures dans le calendrier. Feuille dépliante de la « Généalogie de la Maison de Saxe » avec ensuite la « Liste généalogique des princes & Princesses de l’Europe ». Puis on trouve divers articles comme celui « Sur la manière de régler et de conduire les montres de poche », « De la mesure du temps », « Le jeu de l’Escarpolette employé comme remède dans la pulmonie », « Repas des chinois », « Courses de chevaux au trot en Hollande », « Sur les différentes écoles de peinture », « Chefs d’œuvre. Automates de Mr. Droz. », « Poids » avec un « Rapport des différents poids dans les principales villes de l’Europe. » … Dans les « Principales découvertes faites en Europe depuis quelques Siècles », on apprend que « Les Pantoufles sont une invention du seizième siècle. La mode des Talons hauts aux souliers des Dames nous est venue d’Espagne » ; « Dès les temps les plus reculés on se servait déjà des Parasols dans tous les pays chauds. Les Italiens les appellent Umbrelle, & c’est de chez eux que la mode est passée dans le Nord. Les Parapluies n’existent que depuis environ un siècle. Les premiers étaient de toile cirée. » ; « Les premières Perruques furent faites à Paris l’an 1620. » ; « L’usage de la Poudre à cheveux dont on se sert aujourd’hui, ne remonte pas au-delà du seizième siècle, & même sur la fin du siècle passé, il n’y avait que les comédiens seuls qui s’en servaient, encore n’était-ce que sur le théâtre. Ils avaient soin de se peigner & de se dépoudrer quand ils en sortaient. » ; « Pline attribue l’invention du Savon aux anciens Gaulois. » ; « L’Empereur Eliogabale est le premier qui porta l’an 220, une habit tout de Soie. » ; « L’art de Tricoter avec des broches a été inventé au commencement du 16 e siècle. ». Dans l’article intitulé « Inventions de Luxe & de Commodité. », on a de véritables publicités : « Monsieur Pain marchand – parfumeur à Paris a inventé pour la peau, une pâte liquide, ou une espèce de baume, qui la rend douce, & et n’est pas nuisible. » ; « Madame Tasse marchande de fard de la cour, demeurant à Paris rue coquillère vend un fard rouge sans odeur, préparé avec [ l’essence de Saquis ??] ; plante, dont les sultanes du sérail de Constantinople, usent de préférence. Un pot de ce fard conte 12, 18, & même 30 livres ». Dans « Connaissance de différentes marchandises » on trouve tout un article (pp. 94-96) sur les « Gants » [l’orthographe a été changée car dans l’article c’est écrit « gand »] : « Les gants sont une pièce d’ajustement très ancienne. Les premiers qu’on fit, étaient sans doigts. Ce ne fut que dans le moyen âge, que les ecclésiastiques commencèrent à en porter. Dans l’ancien temps le don d’un gant, était la ligne de la cession d’une possession ; un gant jeté à une personne était un défi. En France, il était défendu aux juges royaux d’être gantés pendant leurs séances. On fait des gants, de peau, de toile, de laine, de coton, de lin, de fil, de soie etc. & des gants fourrés. […] On coupe ordinairement les gants de femmes tout d’une pièce excepté le pouce qu’on coupe à part dans toutes les espèces de gants, & le bord des gants d’hommes. Pour faciliter le coupe des gants on se sert d’un patron, ou modèle de papier, qu’on étend sur la peau. On dit que pour qu’une paire de gants soit bonne, il faut que trois royaumes y contribuent, c. à d. que l’Espagne doit fournir la peau, la France la coupe & l’Angleterre la façon. Les meilleurs gants blancs de France, se font maintenant à Paris, & à Vendôme. On portait autrefois des gants parfumés, qui venaient des royaumes d’Espagne & de Naples, les plus renommés étaient ceux de Nevoli, & de Franchipane cette mode est presque tombée… »



GRAVURE DE MODE DE LA SECONDE MOITIÉ DU XVIIIE SIÈCLE. Gravure de mode du XVIIIe siècle, sans doute d'un magazine de l'époque, représentant une jeune fille en promenade portant son chien dans ses bras. Le bas de l'image est abîmé ce qui ne permet pas de voir qui sont les auteurs ni de constater s'il y a une légende. On distingue cependant le nom de 'Dupin'. Deux graveurs connus portent ce nom : le père (Pierre : 1690-1751) et le fils (Nicolas le Jeune : 1753-?), ce dernier étant connu pour ses illustrations de costumes. Cet élément ajouté au type d'habit du modèle et au papier permettent de dire que cette image est d'époque de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Papier chiffon vergé bleuté avec un filigrane représentant une fleur. LA feuille fait à peu près 26,4 x 20 cm.
Autres objets en relation se trouvant dans d'autres rubriques :


ALMANACH ALLEMAND DE L'ANNEE 1779. Zachenbuch zum Nuken und Bergnugen, Goetingen, J. C. Dieterich, avec de nombreuses gravures liées à la mode de cette époque venue de France.



JOURNAL DES DAMES ET DES MODES. Planche 288 de l’an IX (pour 1800) provenant du Journal des Dames et des Modes fondé à Paris en 1797, et dont Pierre de La Mésangère devient rapidement le directeur. Ce périodique est celui qui témoigne le mieux du changement radical de la mode de la fin du XVIIIe siècle. Cette gravure est d’époque et peinte en ce temps. Elle porte comme les autres estampes de ce périodique l’inscription Costume Parisien. En dessous, un texte indique qu’il s’agit du Costume d’un Jeune Homme qui est celui caractéristique d’un Muscadin ou d’un Incroyable. Son port est particulièrement gracieux et son geste de la main est une manière de langage propre aux Incroyables et Merveilleuses. Cette gravure fait 11,8 x 18,4 cm.



JOURNAL DES DAMES ET DES MODES. Estampe 25 de 1798, dessinée d’après nature sur le Boulevard des Capucines, provenant du Journal des Dames et des Modes fondé à Paris en 1797, et dont Pierre de La Mésangère devient rapidement le directeur. Ce périodique est celui qui témoigne le mieux du changement radical de la mode de la fin du XVIIIe siècle. La jeune fille a une coiffure dite textuellement « en porc-épic ». Cette mode aurait été instituée en solidarité avec des condamnés à l’échafaud, cette coupe imitant celle de ces derniers ou dernières avant de passer à la guillotine. On lui donne alors le nom de « coiffure à la victime ». Dans l’article du blog du 26 octobre 2007 intitulé Les Oubliés, nous faisons référence à ces bals des victimes. Ceux-ci généralisent la mode des robes gréco-romaines et des cheveux ‘à la victime’ c'est-à-dire coupés au ras de la nuque à la manière de ceux exposés au couperet. Les découvertes archéologiques du XVIIIe siècle mettent au goût du jour des coupes de cheveux courts appelées « coiffures à la Titus » du nom du fils de Brutus que l’acteur François-Joseph Talma (1763 - 1826) joue avec cette coupe qu’il porte aussi en ville (sur cet acteur consulter Wikipédia). Cette coiffure est portée aussi bien par les femmes que par les hommes.

- Présentation - Modes - Gravures - Périodiques - Toilette - Coiffures - Elégants - Précieuses - Promenades - Anticomanie - Anglomanie - Métiers - Modernes - Habits - Bon goût - XIXe-XXe - Pastorales -
 
 
 
 
La Mesure de l'Excellence Paris
lamesure@lamesure.fr