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Collection Contes et Fables |
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La mode
anglaise a ses adeptes, un peu dans la deuxième moitié du XVIIIe
siècle, et surtout aux siècles suivants. Au XXe siècle, presque tous
les mouvements de mode sont anglo-saxons : zazous, rockers, hippies,
punks, new-waves, grunges, électros ... Au
début du XIXe siècle, la mode anglaise est de plus en plus suivie. Il
semblerait que cela soit à cette époque qu'apparaissent à Londres les
Dandys. Honoré de Balzac (1833), Jules Amédée Barbey d'Aurevilly
(1845), Charles Baudelaire (1863) écrivent sur ce sujet.
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"C'EST AUJOURD'HUI
UN TON PARMI LA JEUNESSE DE COPIER L'ANGLAIS DANS SON HABILLEMENT." Tableau
de Paris , nouvelle édition, Amsterdam 1783, tome 7, 10x17 cm, 291
pages, couverture cuir d’époque, (usure, petits manques, galeries
d’insectes), pages avec de légères piqures. Louis-Sébastien Mercier
(1740-1814) commence la publication du Tableau de Paris en
1781. Les mœurs parisiennes sont décrites dans cet ouvrage en 7 volumes
et plus de mille chapitres. Dans le tome VII on y parle entre autres de
l’homme de goût (chapitre 565) et surtout de la mode anglaise qui a
cours en France (chapitre 548) : « Le fat à l’anglaise.
C’est aujourd'hui un ton parmi la jeunesse de copier l’anglais dans son
habillement. Le fils d’un financier, un jeune homme dit de famille, le
garçon marchand prennent l’habit long, étroit, le chapeau sur la tête,
les gros bas, la cravate bouffante, les gants, les cheveux courts et la
badine. Cependant aucun d’eux n’a vu l’Angleterre, et n’entend un mot
d’anglais. Tout cela est fort bien, parce que ce costume exige de l’uni
et de la propreté. Mais quand vous venez à raisonner avec ce soi-disant
anglais, au premier mot vous reconnaissez un ignorant parisien. Il dit
qu’il faut prendre la Jamaïque ; et il ne sait pas où la Jamaïque est
située ; il confond les grandes Indes avec le continent de l’Amérique.
Il s’habille comme un habitant de la cité de Londres, [p45] marche la
tête haute, se donne les airs d’un républicain ; mais gardez-vous
d’entrer en conversation sérieuse avec lui, car vous ne trouverez pas
plus de lumières dans sa tête, que dans celle d’un huissier-audiencier
au châtelet de Paris. Reprends, mon jeune étourdi, reprends ton
habillement français ; mets des dentelles ; que ta veste soit brodée ;
galonne ton habit ; fais-toi coiffer à l’oiseau royal ; porte un petit
chapeau sous le bras, deux montres avec leurs breloques. Ce n’est pas
assez de prendre l’habit des gens, pour en avoir l’esprit et le
caractère. Retiens ton costume national, il te sied ; c' est sous cette
livrée que tu dois parler sans rien dire, déraisonner agréablement sur
tout, et étaler les grâces de ta profonde ignorance. Ne prendrons-nous
jamais des anglais que l’habit ? Ils ont des fats ; mais leur fatuité
tient à l’orgueil, et les nôtres n’obéissent qu’à une puérile vanité.
Ils ont des hommes vicieux ; mais ils le sont là moins qu’ailleurs,
parce [p46] qu’en tout autre pays ils se verraient obligés de faire les
hypocrites. Enfin, ils ont des voleurs ; mais ces voleurs ont une ombre
de justice : ils ne vous dépouillent pas entièrement ; ils partagent ;
ils ne font pas couler le sang, comme le voleur français. Qu’il me
tarde d’être volé à l’anglaise ! Mais nos voleurs de grands chemins ne
sont guère plus avancés que nos fats modernes, prétendus imitateurs des
mœurs britanniques. Les marchands mettent sur leurs enseignes, magasins
anglais. Les limonadiers, sur les vitres de leurs cafés, annoncent le
punch en langue anglaise. Les redingotes de Londres, avec leurs triples
collets et leur camail, enveloppent les petits-maîtres. Les petits
garçons ont les cheveux ronds, plats et sans poudre. On voit le père
sortant de son hôtel, vêtu de gros drap, trotter à l’anglaise, le dos
courbé. Il y a long-tems que les femmes sont coiffées en chapeau
élégant, dont la mode nous est venue des bords de la Tamise. Les
courses de chevaux établies à Vincennes, rappellent celles de
Newmarket. Enfin, nous avons les scènes de Shakespeare, qui, mises en
vers par M Ducis, font le plus grand effet. Ainsi nous n’avons plus
tant de peur de nos ennemis. Nous voilà familiarisés avec les formes
que nous rejetions avec hauteur et dédain il y a trente années. Mais
avons-nous pris ce qu’il y avait de meilleur ? Ne nous resterait-il pas
à adopter toute autre chose que le punch, les jockeys, et les scènes du
grand Shakespeare ? ».
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XVIIIE SIECLE.
Miniature, gouache sur papier représentant un personnage habillé dans
le goût de la fin du XVIIIe. Les détails sont soignés. Belle qualité.
Diam avec cadre : 8,2 cm. Diam de la représentation : 4 cm. Cadre
sculpté en bois en bon état avec une brisure.
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L'ANGLOMANE.
Caricature d'un adepte de la mode anglaise en France. Gravure du XIXe
siècle : 'L'Anglomane' de 40,5 x 40,5 cm. Papier avec filigrane
'Arches'. Présence de taches.
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L'ANGLAISE.
Gravure Le Bon Genre. N°96. L’Anglaise. Gravure en
couleur de la première moitié du XIXe siècle, jaunie, froissée, avec de
petites déchirures, mais jolie. Dimensions : 34,2 x 25,6 cm. Le
Bon Genre a été édité de 1800-1822, tout d’abord en 115 dessins
humoristiques format in-8° (220 mm x 244 mm) commencés en avril 1800.
En 1817 les 104 premières planches ont été rééditées avec un texte de
29 pages par La Mésangère et Pierre-Antoine Leboux de (1761-1831) sous
le nom d’Observations sur les modes et les usages de Paris pour
servir d'explication aux caricatures publiées sous le titre de Bon
Genre depuis le commencement du dix-neuvième siècle, in-4° oblong,
imprimerie L.-G. Michaud. Ensuite, La Mésangère a édité 11 nouvelles
planches numérotés de 105 à 115, dessinées par Louis Marie Lanté et
gravées par Gâtine. Elles ont paru de 1818 à 1822. La série complète,
accompagnée du texte est rééditée au format in-fol en 1822 par
l’imprimerie de Charles Crapelet (1762-1809) et en 1827 par Vassal et
Essling sous le nom Observations sur les modes et les usages de
Paris, pour servir d'explication aux 115 caricatures publiées sous le
titre de Bon genre depuis le commencement du dix-neuvième siècle.
La planche présentée ici fait sans doute partie de l’édition in-4°
oblong de 1817. Le dessin est particulièrement stylisé. Deux
personnages féminins et un enfant habillés élégamment, regardent des
amuseurs dont l’un est un jeune garçon qui danse, le deuxième un
musicien jouant du tambour et le troisième un jongleur, la tête en bas
sur une table. L’artiste n’a pas hésité à représenter des personnages
de dos ou de trois-quarts dos ; de même qu’un acrobate les pieds
en l’air et un enfant qui danse comme le ferait un adulte. Cette
présentation peu orthodoxe est en opposition avec
« l’Anglaise » qui cependant s’intègre parfaitement au
tableau. Le tout forme une scène élégante emprunte de fantaisie, aux
couleurs agréables, et aux habits recherchés. Voici une définition que
l’on donne au début du XIXe siècle du mot « genre » et de
l’expression « le bon genre » : « GENRE. Avoir
le genre ; prendre le genre ; être dans le bon genre.
Ces locutions signifient, en termes de petit-maître, avoir la tournure
à la mode, les airs musqués ; faire l’important. Pour parvenir à
ce que l’on nomme le bon genre ou le suprême bon ton, il faut
d’abord maniérer son langage et grasseyer en parlant ; prendre un
air hautain, délibéré, et suffisant ; occuper continuellement la
conversation de sa personne, de ses qualités, de son savoir, de ses
goûts, de ses fantaisies ; parler tantôt de son coiffeur, de son
tailleur, de son bottier ; puis de ses maîtresses, de
chevaux ; des spectacles, de Brunet, de Forioso, et de mille
autres objets de cette importance : un homme du bon genre doit en
outre avoir en main une badine, avec laquelle, lorsqu’il ne la porte
pas à sa bouche, il frappe à tort et à travers sur tous les meubles qui
sont autour de lui ; et s’il n’est vautré sur un sopha, en
présence de toutes les femmes, debout devant une glace, sur laquelle
ses yeux sont constamment fixés, il s’enthousiasme des charmes de sa
personne ; et, tout en fredonnant quelque air fade et langoureux,
il s’occupe négligemment à réparer les désordres d’une Titus
ébouriffée ; enfin tout ce qui est ridicule, outré, insipide et
féminin, doit se trouver réuni dans ce qu’on appelle un homme du bon
genre. On ne sait de quel genre il est, s’il est mâle ou femelle. Se
dit d’un homme sournois et qui mène une vie très-retirée. » Hautel,
D', Dictionnaire du bas-langage ou des
manières de parler usitées parmi le peuple ; ouvrage dans lequel
on a réuni les expressions proverbiales, figurées et triviales ;
les sobriquets, termes ironiques et facétieux ; les barbarismes,
solécismes ; et généralement les locutions basses et vicieuses que
l'on doit rejeter de la bonne conversation , Paris, D’Hautel, F.
Schoell, 1808, tome 2, p. 11.
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LA PARISIENNE A
LONDRES. 'La Parisienne à Londres '. Gravure des toutes
premières années du XIXème siècle d'après James Gillray, parue en 1802.
Dimensions : 19,3 x 23,9 cm. Cette intéressante caricature présente une
parisienne avec son cavalier (sans doute un parisien). Ils sont dans
une position assez typique de la galanterie française, assez gracieuse,
avec une légère inflexion et sur la pointe des pieds. L'aspect
caricatural se situe dans le contraste avec celle statique des anglais
dont la rigidité est accentuée par les traits. A l'époque où se situe
cette gravure la mode anglaise est prépondérante à Paris. C'est cette
confrontation qui est ici mise en scène. Comme les anglais, on se met à
apprécier les courses de chevaux (arrière plan de l'image). Il est à
remarquer la merveilleuse sur la droite avec son chapeau à longue
visière et le grand couvre-chef du personnage assis de dos au centre,
modes très présentes alors à Paris. Ce genre de coiffes ne trouvent
plus d'équivalents par la suite : une visière aussi longue pour les
femmes et des chapeaux aussi volumineux pour les hommes. Cette estampe
se situe dans un contexte où un grand nombre de français se sont
réfugiés pendant la Révolution à Londres. Ce sont les émigrés. Au sujet
de la parisienne, le chapitre CCCCIX de Tableau de Paris (
Nouvelle édition, Corrigée et augmentée, tome III, Amsterdam, 1783) de
Louis-Sébastien Mercier est consacré à l''Attitude des Parisiennes'.
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ANGLOMANIE. Les Amants français, Comédie en deux actes
et en vers, A l'occasion des avantages remportés, sur mer & sur
terre, par les Français & les États-Unis de l'Amérique, dans la
Virginie. Il y est question d'un Français ayant remporté
beaucoup de gloire aux États-Unis mais ayant perdu toute sa fortune
dans un naufrage. Il n'ose prétendre à l'amour d'une dame plus riche
que lui, ayant tout perdu, qui l'aime pour avoir entendu parler de ses
faits et gestes sans pourtant savoir que c'est lui. Finalement ils se
marient, elle offrant sa richesse en partage, et lui sa gloire. Ce
livre fait 12x7,8 cm. Il est relié avec un cartonnage rose usé et
contient une gravure en frontispice signée François Nicolas Martinet
(1739-après 1796) engagé en 1756 comme graveur au Cabinet du Roi. La
pièce se finit par les partitions d'une chanson : « Couplets
des Amants Français. Musique de Madame L.... Un Anglais Page 47 Dites
moi Messieurs les français, Est-il vrai ce que l'on publie, Vous avez
pris six mille Anglais ? Votre sagesse et vos succès On fait
tomber l'Anglomanie. Est-il vrai Messieurs les français ? Est-il
vrai Messieurs les français ? Messieurs les français ?
Suivent les autres Couplets. » La pièce elle-même se termine par
un couplet s'adressant aux Anglais : « Un Français. Restez,
Messieurs, ne craignez rien, Le bon successeur d'Henri-Quatre Des
affligés est le soutien ; Et nous savons tout aussi bien Vous
estimer que vous combattre. Restez, Messieurs, ne craignez rien. »
Cela résume bien la vie d'un autre couple de cette époque (à la fin du
XVIIIe siècle et au début du XIXe) : le duo
« anglo-français » qui se combat à l'étranger et qui
s'admire, notamment en France où l'Anglomanie est de mise. C'est aussi
en Angleterre qu'un grand nombre de Français se réfugient lors de la
Révolution : les Émigrés. Cet ouvrage de 50 pages n'est pas
daté ; mais il doit être de 1782 ou 1783. Ce livre fait 12 x 7,8
cm. Il est relié avec un cartonnage rose et contient une gravure en
frontispice signée François Nicolas Martinet (1739-après 1796) engagé
en 1756 comme graveur au Cabinet du Roi. Il s'agit de la collection
'Les après soupers de la société'. Le livre présenté ici est le tome
III, tome 1er du Théâtre de M. de Sauvigny (Edme-Louis Billardon de
Sauvigny : 1736?-1812).
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LA VIE DE CAHTEAU.
« La Vie de château », « 2ème partie, N°9 »,
« Causerie du soir. » Lithographie originale provenant
de Voyage en Angleterre, en
couleurs (coloriée à l'époque) de 1829-1830, signée du dessinateur
Eugène Lami (1800-1890) et du lithographe Villain, de 25 x 31,6 cm (la
feuille). « Lit. de Gihaut frères éditeurs ».Présence d'un cachet dans le coin inférieur droit.
Petites traces de pli sur le coin supérieur droit. Fin trait au
crayon à papier formant un angle à l'arrière du chien. Papier jauni.
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Autres objets en relation se trouvant dans d'autres
rubriques : |
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MODE ANGLAISE . Jeune
homme à la l’avant-garde de la mode de 1802. Costume Parisien.
An 11 (1802), planche 439.
Dimensions : in-8° (à peu près 22 x 14 cm). Gilet
en duvet de Cygne. Redingote à l'écuyère. Eau-forte coloriée. On
remarque sur la gauche que cette image a été extraite du journal de
l'époque.
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Cliquez sur la photographie pour des détails |
FASHIONABLES. Lithographie
originale de Paul Gavarni (1804-1866), pouvant être datée entre 1830 et
1843, représentant des « petits fashionables » en situation.
Paul Gavarni, de son vrai nom Sulpice-Guillaume chevalier, se fait une
spécialité de la représentation de jeunes parisiens à la mode sous
Louis-Philippe et le Second Empire. Il est particulièrement connu pour
ses illustrations du Carnaval de Paris. Ici les jeunes fashionables
femmes et hommes sont dessinés dans leur vie quotidienne : en
promenade, peignant, se saluant, priant, conversant, affrontant le vent
... « Petits Fashionables. Par Gavarni. Pl. 35 »
« Published by Charles Tilt 86 Fleet Street. » « Lith.
De Bénard rue de l'Abbaye N°4. » « chez Aubert, E[dit]eur du
J[ourn]al la caricature, galerie véro dodat. ». Dimensions : 32,5
x 40,2 cm. Taches, 2 déchirures en haut de la feuille avec scotch au
dos. La maison d’édition Aubert est créée en 1829 et située à Paris au
Passage Véro-Dodat. Elle publie La Caricature à partir de 1830
jusqu’à la fin du titre en 1843. C'est un hebdomadaire satirique
illustré. Elle édite à part des lithographies des images du journal
sous la forme de feuilles volantes, comme celle-ci. Quant à Charles
Tilt (du 86 Fleet Street), il s'agit d'un éditeur de Londres
contemporain d'Aubert.
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LE
DANDY. Jeune homme à la mode de 1823. Sa tenue est assez
raffinée : " Habit à boutons de métal. Pantalon de casimir. Gilet
de velours à raies de satin par dessus un gilet de piqué. Manteau
doublé de soie et garni de chinchilla. » On remarque ses
chaussures très fines et ses chaussettes résilles. provenant du Journal des Dames et
des Modes (planche 2204) fondé à Paris en
1797, et dont Pierre de La Mésangère devient rapidement le directeur.
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LE JEUNE SMART. « Le
jeune "smart". - Qu'est ce que vous avez à me regarder comme ça ? …
J'suis pas un train ! ». Légende du dessin de la première page de Le
Journal du 19 octobre 1898.
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